A l’origine, j’avais créé le SEL de Saint Quentin en Yvelines pour mettre en œuvre un système monétaire alternatif et organiser des plans de relance économique permettant d’embaucher des chômeurs et allant à l’encontre de la dictature des marchés. Mes lectures et mes réflexions de l’époque m’avaient convaincu qu’il fallait pour cela créer un réseau de plusieurs centaines de milliers d’acteurs économiques.

L’expérimentation dans un SEL de la lutte contre la dictature des marchés

Les SELs sont des micro-états. Ils ont entre quelques dizaines et quelques centaines d’habitant (adhérents). En effet, les SEL sont généralement des associations, et leur conseils d’administration ont un rôle législatif, exécutif, et judiciaire. Mieux, ils battent aussi monnaie !!!

J’ai donc été un (micro)-président de la république du SEL de Saint Quentin en Yvelines pendant 6 ans, entre 1995 et 2001, et cette expérience m’a permis de d’apprendre et de comprendre des tas de choses.

J’ai compris les rouages économiques d’un Etat, les mécanismes monétaires, le fonctionnement des relances économiques, la manière dont peut fonctionner une assurance économique, et comment il est possible de piloter et sécuriser l’économie des économies ouvertes, c’est-à-dire mondialisées.

Les enseignements de l’expérience du SEL de Saint Quentin en Yvelines

J’ai compris que le « Local » des SEL, n’est pas géographique, mais coopératif, que les gens peuvent accepter de « cotiser » à une assurance économique, à partir du moment où on leur montre qu’elle leur est effectivement favorable.

J’ai appris l’existence des sociétés d’échange marchandise, qui fonctionnent grossièrement comme un SEL, mais qui s’adressent en toute légalité aux entreprises. J’ai rencontré certains de leurs dirigeants et j’ai analysé leur fonctionnement. J’ai appris l’existence de la société suisse WIR, la plus grosse société coopérative d’échange marchandise créée en 1934, en pleine crise économique, et comptant de l’ordre de 75000 clients. Je suis allé les rencontrer à Bâle.

J’ai appris aussi l’existence de la théorie de la monnaie franche de Silvio Gesell. Elle explique le succès de l’expérience du SEL de Saint Quentin, mais analyse aussi parfaitement la nature de la monnaie, et fait comprendre l’origine de nos malheurs économiques et sociaux actuels.

La transposition au niveau macroéconomique pour contrer la dictature des marchés

Aussi, depuis mon article de 1998 dans Le Monde, j’ai élaboré un projet coopératif pour passer de l’expérience « micro-sociale » réussie du SEL de Saint Quentin en Yvelines à un niveau « macro-économique », national et international. Car le niveau international est celui qu’il faut viser si l’on souhaite répondre aux enjeux économiques et sociaux actuels.

C’est ainsi que depuis plus de vingt ans maintenant, j’ai cherché des partenaires pour développer ce projet. Pourquoi des partenaires ? Parce que, contrairement à la création d’un SEL, créer de toutes pièces un réseau de coopérateurs de plusieurs centaines de milliers de personnes n’est pas évident. Cela demande beaucoup de travail, et beaucoup d’argent. Il vaut donc mieux partir d’un organisme qui possède déjà un gros réseau de clients, ou d’adhérents, ou d’utilisateurs.

J’ai donc pris des contacts avec des sociétés d’économie sociale, j’ai écrit des articles dans différentes revues, j’ai participé aux universités d’été des Jeunes Dirigeants de l’Economie Sociale. J’ai rencontré quelques responsables, mais cela n’a rien donné de concret. Alors j’ai contacté des sociétés d’économie pas sociale (banques, assurances, grandes entreprises à réseau). Même résultat. J’ai donc contacté des syndicats, des partis politiques, des francs maçons, des maçons pas francs, des organismes religieux, etc. Toujours pareil.

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