Mon dernier article montrait que la démonstration du théorème de Bell redevient juste si l’on ajoute une hypothèse de libre arbitre. Dit autrement, cela signifie que la démonstration du théorème de Bell contient une hypothèse implicite de libre arbitre. Eh bien, savez-vous ce que j’ai découvert récemment, toujours en cherchant à publier mes articles ? C’est absolument incroyable, mais cette conclusion, totalement inconnue du grand public et probablement de la plupart des physiciens, a été publié par Carl H. Brans en 1988 !!

Il faut que je vous raconte !!

L’hypothèse implicite de libre arbitre du théorème de Bell

Cela fait des années que je cherche à démontrer que le théorème de Bell est faux, et que par conséquent la réalité peut être locale. Non pas uniquement parce que j’ai une aversion philosophique pour la non-localité, mais parce que je pense que les physiciens se trompent sur la nature de la mécanique quantique. Je pense en effet que la mécanique quantique n’est pas si mystérieuse qu’on le croit, qu’elle peut être issue d’une théorie classique, qu’elle peut avoir une interprétation naturelle totalement différente de celle de Copenhague, et surtout que la vision actuelle de la mécanique quantique limite les physiciens dans la compréhension et la découverte des lois de la nature.

Comme je l’ai déjà relaté, j’ai donc écrit un article réfutant le théorème de Bell, publié sur ce site, et j’ai cherché à le publier dans une revue scientifique. Ce faisant, je me suis aperçu qu’une partie de mes résultats était déjà publiée. J’ai donc, comme je l’ai déjà expliqué, ré-écrit l’article autrement, en tenant compte des résultats déjà publiés pour aller plus loin, et j’ai cherché à publier ce nouvel article.

Mais vous savez que, vu ma position professionnelle, j’ai besoin d’un parrain pour publier sur le site arxiv, ce qui est une bonne première étape pour aller plus loin. J’ai ainsi contacté un spécialiste reconnu en mécanique quantique, ayant fait sa carrière à l’Ecole Normale Supérieure, et qui a bien voulu échanger avec moi sur cette seconde version. Il a même bien voulu me recevoir pour en discuter directement. Et là, ce physicien ayant pignon sur rue m’annonce, preuves à l’appui, qu’effectivement, « si mon objectif était de montrer que le théorème de Bell comprend une hypothèse implicite de libre arbitre », ce résultat est connu depuis longtemps, et qu’il a été publié par Carl H. Brans. Il me transmet d’ailleurs l’article de Brans, et me montre les quelques pages de son dernier livre qui y fait référence. En définitive l’objectif principal de mon article n’est pas celui-là, mais c’en est une étape incontournable. Il me précise alors « vous pouvez débuter votre article par : il est bien connu que le théorème de Bell comprend une hypothèse de libre arbitre … ».

J’avoue que j’en suis resté coi !!

Car effectivement ce résultat primordial selon moi semble totalement inconnu du grand public, voire d’une bonne partie des physiciens. Aucune vidéo de vulgarisation disponible sur internet que j’ai vue, traitant de la mécanique quantique, de ses bizarreries, du théorème de Bell, de l’intrication, etc. ni d’ailleurs les articles scientifiques que j’avais lus sur la question n’en parle. Seuls quelques spécialistes du sujet semblent le savoir. Pourtant ce résultat change tout. Car dans ce cas, la violation expérimentale des inégalités de Bell n’implique pas que le monde est non-local, comme ce qui est universellement admis aujourd’hui, mais plutôt que : soit la réalité est non-locale, soit les physiciens n’ont pas de libre arbitre. Ce qui n’est pas du tout pareil. Dans le premier cas, il n’y a pas d’alternative. Dans le second, il n’est pas sûr que le monde soit non-local. Cela reste encore à prouver. Bien sûr il n’y pas beaucoup d’alternatives, il n’y en a qu’une, mais le sort n’en est pas encore jeté ! L’alternative, c’est que l’homme n’a pas de libre arbitre, ce qui est pratiquement équivalent à dire que le monde est déterministe.

Alors bien sûr, même ceux qui connaissent ce résultat, comme cet éminent physicien, pensent qu’il n’est pas possible que le monde soit déterministe, et que par conséquent il ne peut être que non-local. A moins bien sûr que la réalité n’existe pas indépendamment de l’observateur, ce qui est plutôt pire à mon sens. La raison en est qu’ils, ces physiciens, ne peuvent pas accepter de ne pas avoir le choix des paramètres de leurs expériences, parce qu’ils seraient déterminés par leur environnement. Ils pensent que la méthode scientifique n’est pas compatible avec le déterminisme. C’est d’ailleurs probablement pour cette raison que Bell et suivants n’ont pas explicité l’hypothèse de libre arbitre, tellement elle leur paraissait inenvisageable.

Cependant, je suis vraiment désolé pour eux, mais la pure logique veut que cette alternative existe bien tant que la fausseté de l’une ou l’autre de ces hypothèses n’a pas été démontrée. Or en ce qui me concerne, j’ai des raisons de penser que c’est l’hypothèse de déterminisme qui est la bonne. Je ne parle pas de raisons philosophiques, mais bien de raisons mathématiques, a priori démontrables. C’est pour cela que j’ai écrit ces articles, et que je prétends que ce sont des articles scientifiques.

Une troisième version

In fine, j’ai ré-écrit mon article une troisième fois, en commençant comme me l’a suggéré cet éminent physicien par : « il est bien connu que le théorème de Bell contient une hypothèse implicite de libre arbitre … », de manière à montrer qu’il existe une méthode mathématique permettant de départager les deux hypothèses. Cette méthode est déjà mentionnée dans la seconde version de mon article, mais elle est un peu plus développée dans la troisième. Alors bien sûr, départager les deux hypothèses n’est pas démontrer que l’hypothèse de déterminisme est la bonne, bien que ce soit celle que je privilégie pour des raisons que j’expose d’ailleurs. Mais j’insiste sur le fait que ces deux hypothèses sont a priori départageables mathématiquement, et que tant que ce travail mathématique n’a pas été fait, il est faux d’affirmer que le monde est non-local. En fait, mon objectif en écrivant et cherchant à publier cet article, c’est de susciter l’intérêt de mathématiciens sur cette question de manière à ce qu’ils réalisent cette démonstration, et qu’on en ait enfin le cœur net.

Car bien sûr, vous l’aurez compris, je ne suis pas capable, et j’en suis profondément désolé, de faire moi-même cette démonstration. Sinon, elle serait déjà écrite ! Par contre, pour avoir lu ce que j’ai lu, je suis convaincu que les mathématiciens d’aujourd’hui sont capables de la faire. J’ai d’ailleurs quelques pistes de recherche, que je serais vraiment heureux de partager avec les mathématiciens qui voudraient s’y atteler.

Voici un premier jet en français de cette troisième, et j’espère dernière version, de cet article. Je dois encore retravailler les références et la mise en forme, mais l’essentiel y est. De plus, comme je ne suis pas sûr de réussir à publier cet article, tant les obstacles semblent importants, j’ai conçu un séminaire de réflexion et de discussion sur le sujet de manière à partager mes idées et susciter les vocations…

 

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