La coopérative d’Echanges NExT peut acquérir une fonction de Ministère de l’Economie grâce à l’assurance économique, dont on a vu qu’elle s’appuie sur un principe de taux d’intérêt négatif. Quelle justification peut-on donner au fait que la monnaie soit assujettie à des taux d’intérêt négatifs ?

L’interprétation traditionnelle des taux d’intérêt

On justifie traditionnellement le fait que l’argent rapporte un taux d’intérêt par un principe de propriété individuelle de l’argent.

En effet, si vous avez de l’argent dans votre poche, ou à la banque, il est bien admis que cet argent est votre propriété personnelle, et que par conséquent vous pouvez en faire ce ce que vous voulez. Pour pourriez avoir envie de le dépenser entièrement pour immédiatement profiter de la vie, mais vous pouvez vous montrer prudent et aussi en épargner une partie pour pouvoir en disposer les jours de disette.

Vous pouvez aussi le prêter à des personnes moins prévoyantes que vous, désireuses de réaliser un investissement particulier. Dans ce cas, on considère qu’en épargnant et en ne dilapidant tout immédiatement, vous avez fait un effort, vous vous êtes “sacrifié”, et par conséquent, il est normal que vous soyez rémunéré pour ce sacrifice par les personnes qui en bénéficient. Il paraît donc normal que vos emprunteurs vous remboursent votre argent plus le prix de ce sacrifice, proportionnellement à la somme que vous avez prêtée. Par conséquent votre argent vous rapporte un taux d’intérêt positif. Ce principe semble partagé et accepté par tous.

Cependant, ce n’est ni nécessaire, ni même juste. On peut voir les choses tout autrement.

La monnaie vue comme une propriété collective et non individuelle

Car la réalité physique est bien différente et a été oubliée. En effet, les échanges entre les êtres humains ont débuté avant que la monnaie ne soit inventée. Sans monnaie, les échanges sont soumis au troc. Et le troc, ce n’est pas pratique. Il faut trouver des personnes intéressées par nos produits, et offrant des produits qui nous intéressent. Avec le troc les échanges ne sont pas fluides. De plus, d’une certaine manière, le troc impose la consommation immédiate. Vous vendez, et en même temps, vous acheter. La situation naturelle implique donc plutôt une obligation de consommation immédiate, et c’est très pénalisant, car on ne peut pas gérer sa consommation comme on l’entend, en épargnant par exemple pour acheter plus tard un produit plus cher et plus intéressant.

Aussi, l’invention de la monnaie a rendu un grand service aux gens, en les affranchissant de l’obligation de la consommation immédiate et en fluidifiant les échanges. Or, comme nous l’avons déjà dit, la monnaie, c’est la confiance dans les autres, et à ce titre, c’est un bien collectif, comme l’air que nous respirons et le soleil que nous recevons. En définitive, c’est la collectivité qui prête l’argent aux individus pour qu’ils puissent organiser leur consommation comme ils l’entendent, sans être soumis au troc. Auquel cas, il est normal que les individus paient un intérêt à la collectivité, proportionnellement au montant monétaire qui a été mis à sa disposition. Dans ce cas, il est juste et bon que les taux d’intérêts soient négatifs.

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