De fait, la Coopérative d’Echanges NExT-CIDESS met en oeuvre un nouveau système monétaire. Or la monnaie, c’est la confiance dans les autres, et il faut donc nécessairement garantir la confiance dans cette monnaie-là.

Un processus spécifique pour garantir la confiance dans la monnaie

Il n’est pas naturel pour un être humain d’avoir confiance dans les autres. Pourtant, l’activité économique est bâtie sur la confiance. Lors d’un échange, lorsqu’on achète un produit par exemple, il faut avoir confiance dans le fournisseur, être certain que le produit correspond bien à nos attentes et qu’il ne contient pas de vice caché. Inversement lorsqu’on vend un produit, il faut avoir confiance dans le fait que la monnaie reçue en échange va être acceptée par d’autres plus tard, lorsqu’avec cet argent, on va vouloir se procurer d’autres produits.

Aujourd’hui, nous avons confiance dans l’Euro, malgré tout…, parce que nous savons qu’avec des euros dans la poche, nous allons pouvoir entrer dans n’importe quel magasin et acheter tous les produits qui s’y trouvent.

Or la Coopérative d’Echanges propose, sous la forme de comptes de compensation, une “monnaie interne” différente de l’Euro, et pour échanger, les coopérateurs doivent avoir confiance dans cette nouvelle monnaie-là. Il est donc nécessaire de construire et maintenir la confiance dans cette monnaie.

La confiance dans cette monnaie dépend de plusieurs paramètres

Premièrement les coopérateurs doivent être certains qu’il vont pouvoir utiliser cette monnaie pour acheter les produits qui les intéressent. Sur ce point, il est clair que les comptes de compensation de la Coopérative d’Echange ne donneront pas accès à tous les produits de la planète, mais uniquement à ceux fournis par les coopérateurs. Ainsi, si la coopérative comprend au démarrage de l’ordre d’un million de coopérateurs, cela garantira une bonne diversité des produits disponibles dans la Coopérative, et les coopérateurs pourront avoir une “bonne” confiance dans leur monnaie sur ce plan.

D’autre part, la monnaie étant “fournie” par la Coopérative d’Echange, la confiance dans la monnaie découle aussi de la confiance dans la pérennité de la Coopérative. Or pour que la Coopérative soit pérenne, il faut que les coopérateurs aient envie de rester dans la coopérative, et que les échanges soient équilibrés. C’est-à-dire que chaque coopérateurs puissent dépenser dans la coopérative “l’argent gagné” dans la coopérative, et inversement, il faut que les coopérateurs vendent à l’intérieur de la coopérative autant qu’il n’ont envie d’acheter.

En définitive, il faut que les comptes internes des coopérateurs ne deviennent pas trop créditeurs, ni trop débiteurs. S’ils deviennent trop créditeurs, les coopérateurs concernés risquent de ne pas pouvoir acheter suffisamment dans la coopérative, et in fine perdre progressivement leur crédit du fait de la cotisation d’assurance. Ils finiront pas être insatisfaits et quitter la coopérative. S’il deviennent trop débiteurs, les coopérateurs concernés n’arriveront pas à rembourser leur dette en vendant des produits dans la coopérative. Il finiront pas partir en débit, c’est-à-dire sans rembourser leur dette, ce qui déplaira aux autres coopérateurs qui finiront pas quitter aussi la coopérative.

En fait, il faut que la capacité d’achat de chaque coopérateurs soit égale à sa capacité de vente, et inversement. Aussi, il faut surveiller les comptes des coopérateurs, comme le fait d’ailleurs n’importe quelle banque digne de ce nom, pour éviter que les comptes deviennent trop négatif, mais aussi qu’il deviennent trop positifs.

D’une certaine manière, il faut mettre en place un système d’autorisation de découvert, mais aussi d’autorisation de crédit, de telle manière qu’ils soit indexés sur les capacités d’échange des coopérateurs dans la coopérative, et que les débits et crédits puissent être globalement résorbés en un délai raisonnable (une semaine, un mois, quelques mois). Ce processus de gestion de la confiance doit permettre de limiter le “risque client” à un niveau acceptable pour garantir la pérennité de la coopérative, et par voie de conséquence la confiance dans monnaie de la coopérative.

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